Au début du roman « Celle qui écrivait des poèmes au sommet des montagnes« , Marcus tient un rôle central. Puis la venue d’un autre personnage du roman va bousculer ce rôle. Voici quelques extraits choisis pour apprendre à connaître Marcus…
« Quelque chose n’allait pas. Marcus était là, assis à son bureau, derrière l’écran d’ordinateur. Inconsciemment, il tapotait du pied, de la main, laissant transparaître un stress, une inquiétude, un ennui. »
« Le matin, au lever, Marcus allait dans la salle de bain, se regardait dans le miroir, trouvait son visage gris. Gris de cernes, gris de fatigue, gris du quotidien. Il montait plus ou moins consciemment sur le pèse-personne électronique, toujours ces trois ou quatre kilos de trop, là, au niveau des hanches, et un léger double-menton qui apparaissait depuis quelques mois déjà. Il laissait couler l’eau de la douche en attendant qu’elle soit chaude, puis se mettait sous le jet. C’était l’un des moments préférés de sa journée. Les épaules d’abord, l’eau ruisselante sur son dos, ses fesses, ses mollets. Puis la tête. Il fermait les yeux, se laissant immerger le visage par l’eau douce, chaude, agréable. Un « petit chose-petit bonheur », comme il disait parfois. »
« Il avait remarqué ça, il ne pouvait s’empêcher de dire aux personnes qu’il croisait : « bonjour, vous allez bien. » Le ton interrogatif l’était à peine, comme s’il ne pouvait y avoir d’autre réponse possible. D’ailleurs, il se rendait bien compte que la réponse, souvent, était aussi désintéressée, comme une vitrine. C’est ça. Un sourire de vitrine, une formule de politesse, surtout ne rien montrer. »
« Marcus pencha la tête vers le haut. Souvent, il lui arrivait de regarder le ciel, son humeur, ses changements, ses couleurs. Parfois, un avion traçait sa ligne, loin, là-haut. Il tentait de deviner d’où il était parti et quelle était sa destination. Il se prenait à imaginer une personne voyageant dans cet avion, qu’allait-elle faire une fois arrivée ? Etait-ce pour un voyage d’affaires, ou des vacances en couple, ou toute autre raison ? Il imaginait la vie de cette personne à cet instant précis, quelles étaient ses pensées du moment. Marcus sourit intérieurement. Il se sentait bien, apaisé, la journée pouvait continuer, agréablement continuer. »
